- LAURENT (J.)
- LAURENT (J.)LAURENT JACQUES (1919- )Né à Paris, auteur avant la Seconde Guerre mondiale d’articles dans Combat et dans Civilisation , Jacques Laurent publie en 1948 son premier roman, Les Corps tranquilles . Il va tenter de donner des bases solides au mouvement des hussards (Roger Nimier, Michel Déon, Antoine Blondin). Dans un essai, Paul et Jean-Paul (1950), il dénonce le roman engagé et l’existentialisme en comparant Sartre à Paul Bourget. Il fonde en 1953 La Parisienne , revue où s’expriment tous les écrivains proches des hussards, et assume la direction de l’hebdomadaire Arts . Plus tard, en 1964, il retrouvera sa verve de pamphlétaire pour répondre au De Gaulle de François Mauriac: Mauriac sous de Gaulle (1964).Romancier, Laurent a une vie multiple. Il utilise toutes sortes de pseudonymes pour publier des ouvrages populaires, policiers ou, carrément, polissons. Sous l’une de ces fauses identités, il connaît un énorme succès: la série des Caroline chérie signée Cécil Saint-Laurent devient à partir de 1947 aussi populaire qu’au début du siècle les œuvres de Paul Bourget que Jacques Laurent dénonçait quelques années plus tôt.Sous son vrai nom, Jacques Laurent a publié notamment, outre Les Corps tranquilles (1948), Le Petit Canard (1954), Les Bêtises (1971, prix Goncourt), Les Sous-ensembles flous (1981), Clotilde Jolivet (1985), Le Dormeur debout (1986), Le Miroir aux tiroirs (1990). Laurent y mêle son goût pour l’écriture nerveuse et sèche, à la Paul Morand, et les œuvres romanesques touffues, façon Dumas père. Histoire égoïste (1976) est une sorte d’autobiographie politique. Malgré ses dénonciations de la littérature engagée sartrienne, l’auteur ne résiste pas au plaisir de témoigner d’une certaine idéologie de droite. Dans un essai, Roman du roman (1977), il tente de se situer par rapport à l’évolution de la forme romanesque que depuis Apulée jusqu’à Nimier, en passant par Stendhal et Proust. Parallèlement, Cécil Saint-Laurent poursuit son œuvre et publie Trois Amants à Venise (1979), La Communarde (1970), Les Voyeurs jaloux (1976), évocation coquine des amours de George Sand et d’Alfred de Musset. Jacques Laurent a été élu en 1986 à l’Académie française, au fauteuil de Fernand Braudel.
Encyclopédie Universelle. 2012.